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Caminel lo mitan del monde ; La Revolucion
La Granja. Collecteur
Légende : Aimé Moncoutié
Récit :
Lucienne Pégourié

Contes e racontes de velhada

Ah, la veillée !

On se retrouve dans le cantou (canton), la vaste cheminée, coeur de la maison, pour casser les noix (rascals), préparer les feuilles de tabac (tabat) ou égrainer le maïs (milh). La veillée est une manière conviviale de clôturer une rude journée de labeur par un travail plus tranquille et surtout collectif, assis au coin du feu. Si elle est synonyme d’entraide et de convivialité, c’est parce qu’elle existe dans un contexte de relative promiscuité (trois générations vivent souvent sous le même toit), de faible mécanisation des tâches et bien sûr, d’absence de médias tels que radio et télévision jusque dans les années 60.

Toute la famille s’y retrouve, et parfois les voisins s’y joignent. On y relate les histoires de famille, les contes, proverbes et légendes, quelquefois même on chante et on danse.

[Atlas sonore bourian, p. 30]
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Nanai, som som ; Lo brèç
La Granja. Collecteur
Continas e nanai

Tout en douceur, la berceuse (ou nanai, nom d’origine latine) se murmure à l’enfant au berceau (lo brèç). En le reliant à la voix parentale, elle lui offre ce précieux sentiment de sécurité.

Un peu plus tard, comptines et jeux de doigts permettent à l’enfant d’apprivoiser son corps, à commencer par la main et les doigts (la man et los dets), de construire son identité dans le regard de l’adulte et de se familiariser avec le langage, grâce au plaisir de jouer avec ces mots libérés des contraintes de logique… Cette chanson enfantine permet aussi, par le compte de syllabes, d’attribuer un rôle social dans un jeu.

Les sauteuses arri arri, évoquant les soubresauts des bêtes au galop, permettent à l’enfant d’apprivoiser sa peur de tomber, peur passagère car il se sait retenu par les bras de l’adulte. Qu’elles soient chantées sur les genoux d’un parent ou au sein d’une ronde, elles enseignent les notions à la fois de temps par la structure rythmique, et d’espace à travers les mouvements induits (sauter, tourner) et les évocations géographiques (D’a Paris a Briva... D’a Briva a Gordon...).
Toutes les comptines constituent un patrimoine oral qui se transmet de génération en génération, inscrivant ainsi l’enfant dans la société.

[Atlas sonore bourian, p. 12-13]